J'ai commencé la gymnastique alors que je n'étais qu'une enfant. Je devais avoir environ 4 ans. Au début, c'était une activité imposée par mes parents. Par la suite, c'est devenu une passion dévorante. A tel point que j'ai décidé de passer les auditions pour intégrer l'université sportive. J'ai été acceptée. Je n'étais pas la meilleure mais j'avais un excellent niveau. J'ai toujours pris le sport très au sérieux. Mes parents étaient inquiets de voir que je misais tout sur une activité où seuls les meilleurs avaient une chance de vivre de leur métier. Toutefois, je n'étais pas inquiète. Je savais qu'avec du travail, je pouvais arriver à être la meilleure. J'ai travaillé sans relâche. Je travaillais plus que les autres. Très vite, j'ai atteint un niveau proche de la perfection. Mes mouvements étaient gracieux, précis et sûrs. Il y a quelques mois, j'ai gagné le championnat d'Australie. La consécration.

Faire le bilan de ma vie n'est pas quelque chose que je fais volontiers. Je n'aime pas ressasser éternellement le passé. Ce qui est fait est fait, pourquoi revenir dessus ? Il est vrai que j'ai passé plus de dix ans de ma vie à m'entraîner mais, au fond, ce qui compte, c'est le présent non ? A quoi cela sert-il de dire que je suis née dans une famille aimante et que mes parents se sont disputés durant trois mois pour trouver mon prénom ? A rien. C'est pourquoi je vais directement attaquer sur ma vie actuelle. Comme vous le savez peut-être, j'ai récemment gagné le championnat de gymnastique australien. Ce jour a changé ma vie. A partir de là, je suis devenue très connue dans le milieu. J'ai enchaîné plusieurs interviews et j'ai même fait quelques séances photos étant donné que l'on m'a souvent dit que j'avais un beau visage. Récemment, j'ai même été contactée pour tourner une publicité. Ma vie professionnelle est épanouissante. J'ai tout ce dont je pouvais rêver. Je suis adulée par le public et j'espère vraiment que ça durera le plus longtemps possible. Même si je ne cours pas vers la célébrité, j'aimerais quand même profiter de mon instant de gloire étant donné que je sais que la chute est souvent très difficile.

Côté sentimental, je suis également comblée. L'heureux élu s'appelle Kévin Prescott. Je suis en couple avec lui depuis un an et demi. Je suis très amoureuse. De plus, il m'a toujours soutenu lorsque ma carrière n'avait pas encore décollé. Vraiment, je ne peux pas vivre sans lui. A cet instant, vous vous dites "cette fille a tout pour être heureuse". C'est exact. Cependant, cela ne veut pas dire que ma vie est irréprochable. J'ai commis beaucoup d'erreurs mais la plus notable est celle d'avoir craqué pour Kylian Prescott. Non, ce n'est pas le frère de mon petit ami mais bien son père. Je vois la déception dans votre regard. Pourtant, je n'ai pas choisi ce qui m'est arrivé. J'ai toujours admiré le paternel lorsque, petite, je le regardais à la télé. Il était - et est toujours - extrêmement séduisant. Lorsque je l'ai vu, j'ai déraillé. Je me suis mise à me souvenir avec amusement du nombre de fois où j'avais embrassé son poster avant d'aller me coucher. Jusqu'au jour où mes lèvres ne se posèrent plus sur une feuille de papier mais bien sur les siennes. Nous avons couché ensemble. Oui, je suis ce qu'on pourrait appeler une "garce" toutefois je n'ai envie de faire de mal à personne. J'apprécie sincèrement la compagnie de Kylian et tout ce qu'il peut m'apporter. Parallèlement, je suis également très amoureuse de son fils. C'est égoïste de ma part mais j'ai besoin des deux Prescott pour être heureuse. Si Kévin l'apprenait, il me tuerait certainement mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'en empêcher. Cette relation à trois me plait et je ne veux rien changer. Pourtant, une nouvelle pour le moins gênante vient de me tomber dessus. J'attends un enfant. Le seul soucis ? J'ignore l'identité du père.