Mon admission à l'université d'Australie a été de dernière minute, et il faut l'avouer que j'aurais très bien pu ne pas y être accepté. Envoyer une candidature à la dernière minutes alors que d'autres y pensent depuis des années... Mais pourtant j'ai été prit dès ma première demande, il restait peu de place alors faut croire que je l'ai ai plus que convaincu. C'est simple je suis arrivé déjà avec le nom de mon père qui me portait à une grande attente, je choisissais la spécialité dans lequel mon père c'était fait un nom, et donc mon simple nom de famille représentait beaucoup. J'excelle dans ce domaine depuis que je sais marcher, la minute même où j'ai su courir et avoir assez d'équilibre j'imitais déjà mon père. Alors non je n'étais pas un débutant, le tennis c'est ma vie. Je suis arrivé à l'université et de suite je leur ais dit que j'étais accepté au Canada. J'avais passé les tests, j'étais prit, et j'en voulais pas. Ils auraient pu penser que c'était un caprices mais non, je voulais plus du Canada, plus l'idée de toujours me rappeler ma mère me faisant rêver de cette université, et pourtant je savais qu'elle ne m'y verrait pas. J'ai dis au jury de l'université d'Australie que je voulais changer de vie, mais que je ne pouvais pas me changer moi. Le tennis c'est ma vie, et il n'existe que deux écoles me permettant de réussir, et la deuxième aussi prestigieuse c'était eux.
Je me souviens avoir joué contre un première année, j'ai pas gagné le match, je l'ai perdu sur la longueur. Et pourtant je l'aurais gagné, mon adversaire était pas si fort, quand on a été entrainé par un père qui sur le terrain se fiche bien que vous soyez son fils, qui vous envoie des revers impossible à rattraper, croyez moi un étudiant de première année c'est rien. J'aurais pu le gagner et avec les années à venir je serais encore meilleur que ce mec que j'ai affronter ce jour là, je sais que je le dépasserais. Le but est de dépasser même mon père, ou au moins d'arriver au même niveau que sa carrière. Je leur ai dis ça, et j'ai été prit. Le nom de mon père ? Ça m'a donné mes chances, sans doute une idée au jury sur les entrainements que j'avais derrière moi, mais faut se rendre à l'évidence y'a d'autres fils de sportif ici, je ne suis pas ici que pour mon nom, mais pour mon talent. Ils le savaient en m'acceptant !

Elle me manque tellement, c’est atroce. Ce n’est pas par vague, c’est tout le temps, sans répit.

Je sais que je devrais réagir. Je sais bien que cette réaction ne mènera à rien, qu'elle est vaine. Dehors tout s'écroule, y'a un torrent qui se déverse, un ouragan qui brise tout. Je sais que c'est pas qu'aujourd'hui. Demain ça sera pareil, comme hier, comme il y a deux jours. Comme depuis ce soir là. Ça n'ira pas mieux, ça ria. Mais ça n'ira pas mieux. Comment ça pourrait aller mieux ? Mais si je sors de cette pièce ça sera finit, si je passe la porte tout sera vrai. Mes illusions seront brisées, la réalité me rattrapera. Parce que c'est pas ça la réalité, hein ? Parce que ma bulle sans douleur n'existe pas, hein ? Parce que la douleur est là, à la porte, et elle va tôt ou tard frapper. Sans remord, sans douceur, et il n'y aura aucuns bras pour me rattraper. Plus rien. Et le temps presse, le temps court, le temps va. Le ciel est sombre et devient rouge, il s’éclaircit. Parce qu'il n'y a ni arrête sur image, ni retour en arrière, et que l'heure est là. Tandis que mes doigts cherchent les boutons à nouer, j'y arriverais pas. J'ai pas mal, j'ai pas froid, j'ai ni le cœur en lambeau, ni même les yeux gonflé. J'ai pas mal ! Et j'ai cette angoisse méchante, vile et sans relâche, parce que je sais que cela va arriver. Je vais ouvrir la porte, et il n'y aura pas de réconfort. J'aurais beau chercher dans les couloirs, vérifier dans les pièces de cette maison si vide, et sans bruit depuis des jours. Il n'y aura plus rien. Et les coups léger sur la porte me font l'effet d'une sonnerie qui signe la fin de mon espace de paix. J'ai même pas eus le temps de mettre une cravate, mais elle n'en aurait pas été vexée, je le sais. Et je franchis cette ligne, métal glacé, craquement sinistre, crissement hanté. Et pas de sécurité. Non, c'est finis maman nous à bel et bien quitté. Plus de filet, plus d'illusion, plus de notion de temps à faire reculer, mis au pied du mur, devant une robe noir et le visage blanc de Zéphyr, devant tout ce vide autour de moi. Maman est morte et a tout emporté !



Truth is nothing. What you believe to be true is everything

Sa voix me réveille en sursaut. Ma porte non fermée est aussi la cause au fait que je l'entend m'appeler. Fin du cauchemar ? J'ai enfin réussit à ouvrir les yeux ? Maman ? Je renverse les couverture sur le côté et je me lève hésitant un instant, assis j'avale ma salive alors que le silence se fait à un instant suivit par son rire amusé. D'un bond je suis déjà à la porte de ma chambre accourant vers le salon d'où provient sa voix. Maman ! Alors que je dérape pour tourner dans la pièce mes yeux s'arrête sur la seule source de lumière de la pièce, la télévision. Chéri arrêtes tu vas épuiser Charly ! Face à moi la télévision me renvoie le film quand j'étais petit et que je jouais contre papa. Mon ventre se tord, il n'y avait que ma mère pour m'appeler par mon deuxième prénom. Mes yeux se pose sur la silhouette qui s'est retournée à mon arrivée. La peu de lumière me renvoie ses joues inondées de larmes. Par... pardon je voulais pas te réveiller... je regardais juste quelques films.. Sa voix tremble peu, et se fait dans un chuchotement. Je franchis le reste de l'espace pour venir la rejoindre sur le canapé, attirant Zéphyr dans mes bras. Elle me manque tellement... Kevin elle me manque si fort ! Je me mors la lèvre furieusement, tandis que je n'arrive pas à contenir les larmes qui défilent sur mes joues. Moi aussi Zeph'... moi aussi ! La serrant dans mes bras je tourne la tête pour fixer en même temps l'écran éclairé. Kevin ? Allez chéri vient ici, tu gagneras une prochaine fois viens boire un coup !
J'aimerais bien maman, j'aimerais bien revenir vers toi, accourir dans tes bras. Je veux bien arrêter de jouer contre papa, j'aimerais tant rien que pour revenir dans tes bras. Je me détache de Zéphyr, et elle se blottit contre moi tandis qu'on laisse défiler les cassettes vidéos qu'on a d'elle... Parfois juste sa voix, parfois les images.

Je suis la conception de l’inévitable mais du non voulu, je suis l'enfant indésiré d'un couple déjà séparé. Je suis pas voulu, et pourtant dès ma naissance on s'est battu pour moi. Maman m'a toujours raconté comment j'étais né, à quel point elle a souffert de cette grossesse, mais qu'elle n'a rien fait et que ma vie je la dois à mon père. Mon père, sa bataille ! Je suis le fruit du non-voulut, mais ma présence dans cette famille, l'amour inconditionnel et le reste de ma vie est une preuve à elle seul du courage et de la volonté de mon père. Il m'a sauvé de l’orphelinat qui m'attendait, il m'a tout apprit, à marcher, à parler, à jouer, à envoyer une balle à l'autre bout d'un terrain, à courir, à gagner, à aimer. Il m'a tout apprit en revenant avec cette femme qui est ma mère, en l'aimant, en gagnant jour après jour une carrière que j'adulais. Chaque enfant dit que son père est son héros, le mien est mon héros et mon sauveur. J'ai grandis au Canada, et dans les gradins des terrains de tennis. Apprenant de ses erreurs, de ses défaites, toujours plus motivé par ses victoires. Je suis l'enfant d'une grand tennisman. Et je sais que beaucoup imagine beaucoup trop la pression de mon père sur mes épaules. Oui je mentirais en disant qu'il ne me pousse pas toujours plus loin, qu'il n'est pas sur mon dos, qu'il me met la pression. Mais c'est faux, je ne joue pas pour lui, il ne m'a jamais obligé la dessus. Certes si j'avais touché en foot il en serait mort, mais il ne m'a jamais obligé. Il m'a transmit cette volonté, cette envie, cette passion pour le tennis. Mais sans maman, qu'est-ce que je deviens ? Ce héros, cet homme qui m'a aidé depuis l début, est-il le seul à s'être battu pour moi ? Serait-il donc le seul à ne jamais m'abandonner ?


Les filles c'est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu’elles font quelque chose de chouette on tombe a moité amoureux d’elles et alors on sait plus où on en est. Les filles. Bordel. Elles peuvent vous rendre dingue. Comme rien. Vraiment.

Je lâche ma raquette pour attraper ma bouteille d'eau. trempé, le souffle coupé, j'essaye de prendre un rythme cardiaque normal. Attrapant mon téléphone dans ma main de libre je fixe les messages, et je regarde l'heure. Merde en retard pour prendre Jade à son entrainement. Je jure, en remettant mes affaires rapidement dans mon sac, j'ai trop trainer sur le cour de tennis et voila le résultat ! Pas le temps de prendre une douche ! J'attrape mon sac de tennis et laissant ma raquette dedans, je file vers la grille et me met à courir. Étirement de fin d'entrainement je dirais !
Toi t'es en retard ! Son sourire amusé, ses jambes croisé tandis qu'elle st assis sur un muret me font autant craquer que d'habitude ! J'essaye de reprendre mon souffle. Désolé ... pas vu l'heure passer. Elle sourit, et je me penche pour l'embrasser. Et t'as même pas prit de douche !! Je lui sourit navré alors qu'elle ne perd pas sa bonne humeur, elle semble à peine fatigué par son entrainement. On reprend la route ensemble vers la campus plus précisément vers ma chambre histoire que moi je puisse me changer. Ouvrant donc ma porte de chambre universitaire je constate que mon colocataire n'est pas dans notre chambre. Je lâche mon sac ouvrant la salle de bain, tandis que je sens des mains glisser sur mon ventre. On peut prendre une douche à deux... Sa voix taquine et ses doigts soulevant mon tee-shirt m'apprennent ce qu'elle a exactement en tête. Je me recule dans la salle de bain amenant Jade avec moi mes doigts attrapant son débardeur sans vraiment que j'y pense. T'es pas fatiguée ? ... on était pas censé aller au ciné ? Mon short de Tennis tombe au sol et sans qu'elle le dise j'ai déjà ma réponse. En moins de deux minutes l'eau se met à couler sur nous sans qu'aucun des deux n'y fassent attention. On ira à la séance prochaine !

C'était il y a un an et demi l'année passée exactement. J'ai été admis à l'université d'Australie après que nous ayons déménagé. Bref, j'ai rencontré Jade. Et après quelques mois de fréquentation on s'est mit ensemble. Cette année j'ai décidé de prendre un appartement plutôt que de vivre sur le campus. J'ai plus d'intimité et on a plus grand quand Jade est dans les parages. Même si je m'entête à aller au moins un week-end sur deux chez mon père - où il y a aussi Zéphyr - pour ne pas trop couper les ponts.